Correspondência de Napoleão

 

 

 

1801, Julho, 10, Paris

n.º 5630.

 

Au citoyen Talleyrand

Paris, 21 messidor an IX

Faites connaître, citoyen Ministre, à l'ambassadeur de la République à Madrid, qu'il doit se rendre à la cour et y déployer le caractère nécessaire dans cette circonstance. Il fera connaître :

Que j'ai lu le billet du général prince de la Paix; il est si ridicule qu'il ne mérite pas une réponse sérieuse; mais que, si ce prince, acheté par l'Angleterre, entraînait le Roi et la Reine dans des mesures contraires à l'honneur et aux intérêts de la République, la dernière heure de la monarchie espagnole aurait sonné;

Que mon intention est que les troupes françaises restent en Espagne jusqu'au moment où la paix sera faite avec le Portugal; que le moindre mouvement de troupes espagnoles ayant pour but de se rapprocher de nos troupes serait regardé comme une déclaration de guerre; que je sais bien que 15,000 Français en Espagne ne pourraient pas repousser une trahison de la part des Espagnols;

Que, cependant, je désire faire ce qui sera possible pour concilier les intérêts de la République avec la conduite et les inclinations de Sa Majesté Catholique ; que, quelque chose qui puisse arriver, je ne consentirai jamais aux articles 3 et 6;

Que je ne m'oppose point à ce que les négociations recommencent et à ce que l'on tienne un protocole journalier des négociations.

L'ambassadeur doit s'attacher à faire bien comprendre au prince de la Paix, et même au Roi et à la Reine, que des paroles et des notes, même injurieuses, lorsqu'on est aussi amis que nous le sommes, peuvent être considérées comme des querelles de famille, mais que la moindre action ou le moindre éclat serait irrémédiable.

Quant au roi d'Étrurie, on lui a offert un ministre, parce qu'il n'a personne autour de lui, et que, pour gouverner les hommes, il faut y entendre quelque chose; que cependant, sur ce qu'il a pensé trouver à Parme des hommes capables de l'aider, je n'ai plus insisté; que j'avais cru devoir lui faire cette offre, parce que la cour d'Espagne ne lui avait donné personne qui entendit les affaires.

Quant aux troupes françaises en Toscane, il fallait bien en laisser pendant deux ou trois mois, jusqu'à ce que le roi d'Étrurie eût lui- même organisé ses troupes.

Peut-être serait-il bon que vous envoyassiez directement une note au ministre des affaires étrangères en Espagne, pour vous plaindre en mon nom des mauvais traitements qu'éprouve l'ambassadeur français, et des propos injurieux que s'est permis contre la nation française le général espagnol prince de la Paix, dans un billet qu'il a écrit à l'ambassadeur. Je compte assez sur les égards que le roi d'Espagne sait que l'on se doit entre gouvernements, pour espérer qui mettra un terme à ces inconvenances; que les affaires d'État peuvent se traiter sans passion, et que du reste mon désir de faire quelque chose d'agréable à la Maison d'Espagne serait bien mal payé, si le Roi souffrait que l'or corrupteur de l'Angleterre pût parvenir à désunir nos deux grandes nations au moment où nous touchons au port après tant d'angoisses et de fatigues; que les conséquences de cette désunion seraient terribles et funestes à toutes les deux;

Que, dans ce moment-ci, moins de précipitation à faire la paix avec le Portugal aurait considérablement servi à accélérer celle avec l'Angleterre, etc.

Vous connaissez le cabinet de Madrid; vous direz donc dans votre dépêche tout ce qui petit faire gagner du temps, empêcher des mesures précipitées, commencer les négociations, et en même temps lui  imposer en lui représentant la gravité des circonstances et les conséquences d'une démarche inconsidérée.

Faites sentir à l'ambassadeur que , si le Portugal consentait à laisser à l'Espagne la province d'Alemtejo jusqu'à la paix avec l'Angleterre, cela pourrait être un mezzo termine, puisque par là l'Espagne se trouverait exécuter à la lettre le traité préliminaire.

J'aime autant ne rien avoir que quinze millions en quinze mois. Expédiez le courrier, que je vous envoie, directement à Madrid.

Bonaparte.

 

Fonte:
Correspondence de Napoléon Ier, Tome VII, 
Paris, Imprimerie Impériale, 1861,
págs.241-243

 

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