Correspondência de Napoleão

 

 

 

1802, Agosto, 15, Paris

n.º 6254.

 

Au régent du Portugal

Paris, 27 thermidor an X

J'ai reçu la lettre de Votre Altesse Royale, en date du 8. J'ai appris par elle le départ du ministre plénipotentiaire de la République. J'ai éprouvé une vive douleur en apprenant que le ministre avait quitté Votre Altesse Royale d'une manière aussi prompte qu'inusitée; je lui en ai fait témoigner mon mécontentement, et, quelles que soient la vérité et la force des outrages qu'il a reçus et qui l'ont poussé à cette démarche, je ne puis que fortement désapprouver sa conduite.

Mais je prie actuellement Votre Altesse Royale d'accueillir, avec cette justice qui lui est toute particulière, les plaintes que j'ai à porter contre M. d'Almeida, son ministre. Ne vient-il pas, par sa conduite, de compromettre la tranquillité si heureusement rétablie ? En accordant des passe-ports au ministre plénipotentiaire de la République, n'a-t-il pas ramassé le gant que ce ministre paraissait lui jeter et peut-il être dans l'intention de Votre Altesse Royale de vouloir encore exposer à une lutte contre la France des États si heureusement sauvés après dix ans de périls et de dangers ?

J'ai d'autant plus à me plaindre de M. d'Almeida que, quelques jours après le départ du ministre français, craignant sans doute qu'il ne fit pas assez d'esclandre en Europe, il en a fait donner connaissance à tout le corps diplomatique. Il a donc mis au jour ces sentiments d'aversion pour la France qu'il n'a cessé de manifester, et il a montré par là, jusqu'à l'évidence, qu'il est fauteur de toutes les menées qui ont porté à une démarche, peut-être précipitée, un caractère loyal, mais ardent. Cette conduite du ministre de Votre Altesse Royale, soit en donnant plus précipitamment des passe-ports, soit en donnant plus précipitamment encore une publicité officielle à cette affaire, est contraire aux égards que l'on se doit.

J'ai donné et je donnerai satisfaction au Portugal pour ce qu'il a pu y avoir d'irrégulier dans la conduite du ministre français. Je demande à Votre Altesse Royale une égale satisfaction contre M. d'Almeida. L'intérêt de la paix, les intérêts les plus chers du Portugal, veulent que le ministère de Votre Altesse Royale soit composé d'hommes étrangers aux menées de l'ancien ministère anglais, dont une partie a soutenu longtemps la guerre avec acharnement, et la prêche encore tête levée. M. d'Almeida est leur créature; il a compromis l'honneur des deux États; s'il restait plus longtemps dans le ministère de Votre Altesse Royale, il nous conduirait par d'autres menées à une rupture, quelles que soient d'ailleurs les intentions pacifiques et la bienveillance de Votre Altesse Royale envers la France.

Je prie Votre Altesse Royale de peser mûrement les objets contenus dans cette lettre, de faire ce qui dépend d'elle pour maintenir la paix entre les deux États, et d'être persuadée que, de mon côté, je n'épargnerai rien pour consolider les nouvelles relations et pour écarter ce qui pourrait exciter des troubles et des divisions.

Je prie Votre Altesse Royale de recevoir mes regrets de ce que la dernière lettre que j'ai l'avantage de lui écrire est relative à des objets lui doivent lui être personnellement désagréables. Les considérations le l'honneur, avec lequel il m'est impossible de transiger, ont pu seules vaincre dans moi le dégoût d'une démarche aussi pénible.

Je prie Votre Altesse Royale d'être persuadée du désir que j'ai de ai être agréable.

Bonaparte

 

Fonte:
Correspondence de Napoléon Ier, Tome VII, 
Paris, Imprimerie Impériale, 1861,
págs. 720-721

 

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